Ecoute, ce qu'il reste de nous...
Comme un point final à cette interminable et triste journée, la mort s'est encore invitée ce soir.
Le coup de fil a été brutal. Ma mère en larme au téléphone. Et ces quelques mots qui résonnent encore. J'ai mis quelques instants à réaliser. C'était comme son père. Ces amis si proches qu'ils font partie entière de la famille. Je me souviens avoir une fois prononcé ces mots devant toute sa famille "tu es comme le grand père que j'ai jamais eu". Je ne sais pas bien pourquoi j'ai aligné ces mots, mais ils sont sortis comme cela, naturellement. Parce qu'au fond il représentait tout cela. Il est des gens dont on imagine jamais les voir disparraître. Il était là. Toujours. J'entends sa voix, sa gentillesse, je sens ses joues quand je l'embrassait. Juste. Droit. Quelle tristesse. Quelle injustice la vie. On s'est dit "Au revoir" sans penser que je ne le reverrait jamais.
J'ai du appeler ma marraine. Les mots sont tellement insignifiants dans ces moments là. On a plus envie de s'étreindre de se rapprocher, de se serrer fort que de prononcer des mots. Et ces larmes qui coulent sur nos joues. On se sent petit, rien. Depuis vingt heures les images de mes trente quatre ans de vie défilent dans ma tête.
Je me sens mal seul chez moi ce soir.
Toutes mes pensées sont pour toi.